Epoque : Roman – XIII° – XIX° – Protection :
Propriétaire : Commune

Affectataire : Paroisse Saint-François d’Assise
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Actualités : Le fief des Le Groing - si son histoire m'était contée (La semaine de l'Allier 19 mars 2020)

Treignat - église Saint-Julien (la Semaine de l'Allier 19 mars 2020)

Situation

Treignat est à 22.2 km à l’ouest de Montluçon

Histoire

Eglise Saint Julien et le clocher Saint Gervais

L’originalité du site est donnée par la présence de deux monuments voisins, une église et un clocher, en fait deux églises car, au XIIème siècle, la paroisse se trouvait, comme maintenant, à la limite des diocèses de Bourges et Limoges, et il y avait sans doute, ou certainement, des rivalités.

Le clocher

C’est l’ancienne église St Gervais, patron de la paroisse. A sa création, elle dépend du prieuré de Chambon/Voueize, donc du diocèse de Limoges. Elle date sans doute du début du XIIème siècle, et devait comporter : une tour carrée, moins haute que l’actuelle, le clocher, avec une couverture à quatre niveaux et, sur le mur sud, vers la place du marché, une abside demi-circulaire. La corniche de cette abside était supportée par des modillons : des têtes d’animaux fantastiques . L’un d’eux ,une tête de vache ou de cheval, tenant un rouleau dans sa gueule est enchâssé dans la façade de la maison à l’ouest. Voir à Boussac-Bourg dit encore Boussac-les-deux-Eglises ,où existe un clocher sans doute identique.
Elle est encore fonctionnelle à la fin du 17ème siècle, selon des actes d’inhumation, mais elle est signalée ruinée en 1733, par un rapport de la visite de Mgr de la Rochefoucauld, évêque de Bourges.
Mais la cloche la plus ancienne du clocher actuel est datée de 1739. On pense donc à une restauration d’un clocher, à cette date, avec installation d’une cloche.
Des devis de réparation du début du XIXs permettent d’imaginer un aspect différent de l’actuel avec 2 étages de toitures encadrant un “beffroi” surmonté d’une flèche,
La forme actuelle est acquise en 1880 par une reconstruction à la suite d’un incendie. Elle persistera à travers des surélévations et restaurations. La dernière date de 2001 suite à la tempête de 1999.
A noter que la forte charpente intérieure, qui porte les cloches, descend jusqu’au sol et est indépendante de la maçonnerie, laquelle n’est donc pas soumise à des efforts lors de la sonnerie. Cette charpente date certainement de 1739. Elle porte des traces de l’incendie de 1880. Sous cette charpente et sur le mur Est, on peut encore voir l’ancien enduit intérieur de l’église, en terre et peint à la chaux.
Le mur sud montre une porte murée, avec seuil, linteau et montants en éléments de réemploi, elle donnait accès, par le clocher, au second cimetière, sur la place dite du marché .Le premier cimetière était devant les deux églises. Sur la place près de cette porte, on peux observer des vestiges de sarcophages issus de ce second cimetière , levé en 1903.

L’église St Julien (Julien de Brioude, soldat romain martyr)

Elle dépend du diocèse de Bourges . Son aspect extérieur actuel, résulte d’ne importante restauration entreprise en 1895 . Sa construction débute sans doute au cours du XIIème siècle, et peut-être par une simple chapelle qui serait le chœur actuel, soutenu par 6 contreforts épais, mais toujours visibles. Le mur de façade de ce chœur qui fait pignon arrière de la nef, porte une niche avec une cloche et faisait peut-être office de clocher. Ce n’est qu’une hypothèse. Ce chœur à chevet plat montre une voûte romane en pierre avec des fresques sur des épisodes de la vie et mort du Christ.
L’arc triomphal du chœur est soutenu par deux colonnes avec chapiteaux, très particuliers.
Ils montrent chacun 7 masques ou figures humaines, apparemment chevelus, avec des orbites creux , certains ayant contenu des globes. Ils sont surmontés d’abaques avec décors de billettes. Ces chapiteaux et les colonnes, sont en granite très érodé, ce qui implique une longue exposition extérieure. On peut donc penser qu’ils proviennent d’un édifice antérieur disparu et inconnu, pas forcément religieux.
La nef, plus courte que l’actuelle, est contemporaine ou ajoutée peu après. Elle avait une voûte en planches, peintes à la chaux, en léger arc brisé, directement sous la charpente du toit et encore existante. Le toit ne comporte pas de fermes, mais seulement des tirants. On construira ensuite successivement, deux voûtes en plein cintre en armature de lattes couvertes de terre et peinte à la chaux, et la voûte actuelle en briques en 1895, en même temps qu’on ajoutera une travée. Cette nef primitive était prolongée, devant le porche par une sorte d’auvent en bois,” le caquetoi”. L’endroit où l’ on « caquette »
Peut-être vers 1560 , Haubert Le Groing, Seigneur de Villebouche et Treignat, fait construire “sa chapelle”, la chapelle latérale gauche. Elle porte une voûte en pierre et il y fait creuser le caveau où il sera vraisemblablement inhumé. Un mausolée sera sans doute édifié dans la chapelle , son aspect est inconnu.  Elle communique avec le chœur par deux passages en arc roman entre les contreforts du chœur.
Cette chapelle recevra ensuite, après 1515, le tombeau de Anthoine Le Groing, construit dans une niche du mur latéral avec, comme conséquence, une fragilisation de l’édifice et la construction d’un imposant contrefort extérieur, encore visible. C’est probablement à cette date qu’est ajoutée la sacristie, ce qui va masquer la baie centrale en ogive, mise à jour lors d’une réfection d’enduits. La voûte en pierre est détruite en 1895. Le mur latéral repoussé dégage le tombeau.
Près de la porte de cette chapelle dans le mur de la nef, une petite porte murée avec linteau sculpté, est la « porte du seigneur ». Les Le Groing entraient par cette porte réservée.
La chapelle latérale droite sera construite probablement au XIIIème siècle, mais aucun document n’est connu. Elle porte alors une voûte en plein cintre faite de lattes avec enduit de terre et peinture à la chaux. La voûte actuelle de 1895 est en briques.
Ces deux chapelles étaient moins larges, et leurs toits, à une pente en continuité avec celui de la nef. Les toits actuels à deux pentes donnent à la ligne de faîtières une forme de croix.
En 1895 , on construit les rampants des toitures et les contreforts.

Le tombeau

Ce monument valorisant de l’église a été certainement réaménagé en 1895 lors de la restauration de l’église, avec un encadrement de granite, et son aspect initial est inconnu.
La partie la plus remarquable est un gisant dans un enfeu. Le gisant, et la dalle qui le porte, sont sculptés dans le même bloc, un calcaire beige à grain fin, sans doute originaire de Bourgogne, seul le dais est rapporté On ignore qui était le sculpteur, certainement un artiste confirmé . Sur le pourtour de la dalle, l’épitaphe d’ Anthoyne Le Groing est sculptée en relief.
Au fond de l’enfeu, sur un cartouche en pierre, est sculptée en relief, l’épitaphe de Jehan Le Groing.
Dans la partie haute, un Christ écoté et deux fleurons ,appartenaient peut-être au tombeau de Haubert.
La chapelle et le tombeau nous ramènent évidemment à la famille Le Groing.
Cette famille est peut-être arrivée d’Espagne vers 850 ou 900 et l’ultime descendant direct meurt en1927. Un millénaire de « règne »
On ne retiendra que trois personnages directement liés à l’église et au tombeau.
-Haubert Le Groing ou Aubert, naît vers 1435, il se marie en 1460 avec Jeanne de la Forest. C’est un guerrier qui servira sous Charles VII et Louis XI. Il construit sans doute le château de Villebouche. Il a deux fils, Anthoine et Jehan.
Il meurt vers 1483 et laisse un testament assez délirant, organisant ses obsèques. Il est vraisemblablement inhumé dans “sa chapelle”.
-Anthoyne ou Antoine, Gentilhomme de Charles VII et Enseigne sous Louis XII. Marié à Jeanne des Barres, sans descendance, il meurt le 18 Mars 1505 et son épouse fait édifier le mausolée ou il est représenté par le gisant.
-Jehan ou Jean, son frère prend la succession. Il s’est marié le 1er Janvier 1498 à Gilberte Bertrande. Il sert sous Charles VIII, Louis XII et François 1er.
Il est sans doute blessé à Marignan, le 14 Septembre 1515, et meurt à Pavie le 26 Septembre, ainsi que le rapporte son épitaphe.
On ne sait quand la nouvelle de sa mort est arrivée à Villebouche. Mais en 1534 son épouse songe à rapatrier ses restes et, pour cela, elle vend la moitié de sa vaisselle d’argent.
Il est vraisemblable que le rapatriement a eut lieu car l’épitaphe porte « fut appourté dudit paye en ce lieu à la requeste d’ honorable dame madame Gilberte Bertrande femme dudit seigneur Le Groing par veuve amour conjugalle qu’elle lui pourtoit »
En 1534, le voyage Treignat-Pavie et retour, avec les restes d’un guerrier décédé depuis près de vingt ans , fut certainement une entreprise remarquable
Il y a eu des polémiques au sujet du gisant, certains affirmant que c’était Jehan, mais l’épitaphe de la dalle ne laisse aucun doute.
Des têtes de lions apparaissent sur de multiples blasons . Le blason des Legroing se disait « D’argent ,à trois têtes de lions arrachées de gueule, et couronnées d’or »

A cette description, on peut ajouter deux énigmes.

A gauche du perron de l’église, un morceau de colonne, haut ou bas, volumineux, en granite local, a une origine inconnue, mais laisse supposer qu’il y a peut-être eu, à Treignat, des constructions importantes disparues. Un rapprochement à faire avec les piliers et chapiteaux du chœur.
A droite de l’église, un « lion » couché, est assez grossièrement sculpté, dans un granite à gros grains ,non local. Il est resté très longtemps à l’angle du clocher au coin de l’emplacement du premier cimetière. Sa signification est inconnue : protecteur des défunts, ? Représentation de l’Anglais d’Aquitaine ?
La fête de Treignat a lieu le second dimanche de Juin, près de la fête St Gervais patron de la paroisse. Il y avait aussi une autre fête fin septembre, près de la fête de St Julien, patron de l’église, et c’est St Julien qui est représenté sur la fontaine.

(source : treignat-allier.weebly.com)

Les environs

Huriel – Donjon de la Toque à 12.4 km à l’est

Saint-Désiré – église Saint-Désiré à 21.3 km au nord

Sainte-Thérence – château de l’ours à 27.2 km au sud-est