Montcombroux les Mines – Chapelle des mines

Epoque :  XIX° (1857)- Protection :
Propriétaire : Commune
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Montcombroux les Mines - Chapelle des mines (www.allier-hotels-restaurants.com)
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Situation

Montcombroux les Mines est à 39.3 km au nord-est de Vichy et à 40.9 km au sud-est de Moluins.

La Chapelle des mines est à l’entrée ouest du bourg.

Histoire

C’est dans le charme de ces lieux, où la nature s’exprime dans sa simplicité naturelle qu’a été érigée la chapelle des Mines de Montcombroux.
Il n’en n’a pas été toujours de même et l’histoire vaut d’être rappelée, comme une aventure de l’avènement de l’ère industriel du XIXème siècle.

Le siège de la paroisse de Montcombroux se situait historiquement au Vieux-Bourg, avec son église dédiée à St Jean-Baptiste et sa cure.
L’exploitation industrielle du charbon et des Mines de Bert commence le 09 juin 1832 où une première concession est allouée aux Sieurs Bouquet, Crouzier et Méplain, pour les mines situées près de Bert.
Une deuxième ordonnance fixe la concession de Montcombroux à la Compagnie Rossigneux-Meilheurat. C’est en 1837, que la Société Ratel absorbe la Compagnie Rossigneux-Meilheurat pour l’exploitation des mines de Montcombroux, jusqu’en 1842 où de nouveaux capitaux et associés relancent l’extraction.

C’est à partir de ce moment que l’effectif des ouvriers augmente sensiblement, et la population afflue près du site d’extraction.

Si l’on ne sait pas exactement la date de construction de la chapelle des Mines, on peut raisonnablement penser qu’elle date de cette période riche en événements.
Une lettre datée du 30 septembre 1857, de Monsieur Coltat alors gérant de la Mine, à Monseigneur De Dreux-Brézé évêque de Moulins cite :
” …enfin nous avons une chapelle par l’établissement plus vaste et plus saine que l’église paroissiale…”
En cette période d’entreprise paternaliste, l’idée qui prévalait alors -pour certains patrons éclairés, chrétiens ou libéraux- était l’idée de prendre soins de “leurs” ouvriers afin qu’ils soient content -voire fiers- de leur entreprise.
Il était donc naturel de s’assurer du confort matériel et spirituel des ouvriers de la Mine.
C’est donc l’édification d’une chapelle et la venue de deux religieuses de Saint-Vincent de Paul qui exerceront une influence de moralité et d’exemple sur les ouvriers et leurs familles.
Une des Sœurs enseigne le catéchisme aux enfants de la paroisse, tandis que que l’autre donne des soins infirmiers. Une maison d’école est réalisée en même temps, et l’administration des Mines fournira un instituteur, de même qu’elle finance les honoraires d’un médecin.
C’est le curé de Montcombroux qui vient biner à la chapelle, deux fois par semaine.

Depuis plus de 150 ans, cette chapelle accompagne les événements heureux et tristes de la vie des mineurs de Montcombroux. L’un de ces directeurs, Monsieur Petel, décédé prématurément à l’ age de 41 ans en 1870 est inhumé dans cette chapelle.
Les plus anciens se souviendront des jours de liesse populaire à l’occasion de la Sainte Barbe, patronne des mineurs. Si ce jour là, la chapelle vibrait de chants d’allégresse, elle accueillait aussi le silence et les prières de ceux qui étaient venus en ce lieu accompagner un des leurs pour un dernier voyage.

L’édifice est simple, d’une surface d’environ deux cents mètres carré, composé d’une nef avec abside en hémicycle. Surmontée d’un clocheton fin et élancé recouvert de bois, la toiture est, elle, recouverte de petites tuiles plates de terre cuite. La façade, orientée à l’Est, est de simple appareil enduit d’un crépi blanc et comporte une rosace à six pétales au dessus du portail principal. Une petite porte, sur le côté Sud était réservée à l’usage de la direction des Mines.

La statuaire est classique du XIXème Siècle, hormis les statues en bois du XVIIème représentant la Vierge Marie et Sainte Barbe.
Après la fermeture des Mines en 1934, la chapelles a été vendue à l’évêché le 14 mars 1936.

Dernièrement, au courant de l’année 2007, des travaux de restauration important vous permettent d’apprécier la plénitude des lieux.

(source : http://www.detours-en-bourbonnais.com/)

Les environs

Saint-Léon – Point de vue de Puy Saint-Ambroise à 8.6 km au nord

Châtelperron – Préhistorama à 9.7 km au nord-ouest

Jaligny – Le château à 10 km au nord-ouest

Bourbon l’Archambault – La Sainte Chapelle

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Bourbon l'Archambault - Saint Chapelle (www.lamontagne.fr)
Bourbon l'Archambault - Saint Chapelle
Bourbon l'Archambault - Saint Chapelle

Actualités : Retour sur l'histoire d'un trésor d'architecture disparu il y a deux cents ans (La Montagne 3 janvier 2020)

Bourbon l'Archambault - Saint Chapelle (La Montagne 3 janvier 2020)

Situation

Bourbon-l’Archambault est situé à 23 km à l’ouest de Moulins.
La Sainte Chapelle est située à 1 km à la sortie nord du bourg.

Histoire

Article de La Montagne du 3 janvier 2020

Retour sur l’histoire d’un trésor d’architecture disparu il y a plus de deux cents ans.

Vie et trépas des Saintes Chapelles

Si ce n’est une histoire et des souvenirs, il ne reste plus rien des saintes chapelles de la forteresse de Bourbon-l’Archambault. Retour sur l’épopée de ces deux joyaux d’architecture du château.

Révélée au grand public le 2 décembre dernier par Stéphane Bern au travers de son document « Secrets d’Histoire » consacré à « Anne de France ou l’honneur des Bourbons », la forteresse de Bourbon n’a pu afficher, contrairement à Riom, ses saintes chapelles. Et pour cause, ces deux joyaux d’architecture du château de Bourbon ont été rasés après la Révolution de 1789.

Une rivale de Paris

Pourtant, la fille de Louis XI, unie à Pierre II de Bourbon, a vraisemblablement foulé la grande Sainte-Chapelle, puisque celle-ci fut achevée en 1508, alors qu’elle était devenue veuve en 1503 et qu’elle est décédée à Chantelle en 1522. Ce monument, « sœur et rivale de la Sainte-Chapelle de Paris » avait été ordonné par le duc Jean II de Bourbon (1427-1488) en 1479. Aux manettes de sa réalisation, l’architecte Clément Mauclerc, qui allait en faire une splendeur vit s’élever un ouvrage du plus pur style gothique flamboyant. Michel Colombe, le maître sculpteur dont le talent fit école de nombreuses décennies durant, réalisa ici des prouesses. Ce fut de la dentelle de pierre, ponctuée de personnages sculptés comme Adam et Ève, le roi Louis IX, Jean II et sa femme qui ornaient le porche.
Les douze vitraux étaient magnifiques, comme en témoigne le relevé précis que Roger de Gaignières en a fait lorsqu’il accompagna la Marquise de Montespan en cure. L’ornement était d’une richesse infinie comme en témoignent les relevés réalisés peu de temps avant le saccage révolutionnaire, et rapportés par Achille Allier dans son « Voyage pittoresque. »

Fragments de la croix du Christ

Evidemment, qui dit sainte chapelle dit sainte relique. À Bourbon, c’est le sixième fils de Saint-Louis lui-même, Robert de France, qui apporta en 1287 les fragments de la croix et de la couronne du Christ que son père lui avait offerts de son vivant. Le fils de Robert et de Béatrix, le duc Louis Ier de Bourbon, fit élever vers 1315, sur le flanc est du château-fort, une Sainte-chapelle, qui fera néanmoins figure de naine auprès de sa grande sœur, érigée à sa gauche deux siècles plus tard.
Achille Allier, après maints détails de ces deux joyaux de pierre et de verre, décrit le Trésor, espèces de crypte enfouie entre les deux monuments, loin des regards, qui abritait le reliquaire de la Sainte-Croix. Celui-ci pesait treize marcs (3,181 kg). Il était fleurdelisé, surmonté d’une couronne et de pierreries, à la gloire de Louis II et daté de 1395. On comprend que le 13 octobre 1793, au plus chaud de la Révolution, les troupes de Fouché se soient appropriées au nom de la République ce reliquaire inestimable.
Quant aux chapelles, jadis desservies par un chapitre de quatre chanoines, trois semi-prébendiers, six vicaires, un trésorier, trois clercs, elles ont été détruites après la vente du château comme bien national au profit du sieur Nicolas. Qu’on se rassure, chaque pierre a été réutilisée lors des constructions de châteaux et belles demeures au XIX e siècle ! La main de Dieu. La grande Sainte-Chapelle ne fut pas épargnée par les rigueurs du ciel.

Coup de foudre

Le 2 août 1589, date de l’assassinat par Jacques Clément du roi Henri III de Valois, la foudre emporta la barre de l’ancien écusson des Bourbons que l’on voyait à la rosace occidentale de la chapelle. Certains y voient la main de Dieu plaçant sur le trône de France Henri IV de Navarre, issu de la branche cadette de nos ducs. En 1648, un autre orage détruira la couverture et le clocher délicieux, fondant même les cloches. Mal réparée, la chapelle subsista tant bien que mal jusqu’à la Révolution.

Les environs

Bourbon l’Archambault – La Forteresse sur le même site

Saint Menoux – Eglise (9 km à l’est)

Souvigny – La Prieurale (13 km au sud-est)

Escurolles – Notre Dame de Banelle

Epoque :  – Protection :
Propriétaire :
Visite : Pour plus de renseignements concernant les activités,
contactez Marguerite Rigaud, secrétaire de l’association,
au 04 73 63 66 22
Dates et horaires : Tous les jours – Ouverture du sanctuaire de 9h à 18h
Adresse :
Téléphone : 04 73 63 66 22
Courriel :
Site internet : www.banelle.org

Notre Dame de Banelle (www.banelle.org)
Notre Dame de Banelle (www.banelle.org)
Notre Dame de Banelle (www.banelle.org)
Notre Dame de Banelle (www.banelle.org)

Situation

Escurolles se situe à 12,7km à l’ouest de Vichy

Notre Dame de Banelle se situe sur la départementale 215, entre Escurolles et Espinasse-Vozelle.

Histoire

La “dévotion” – comme on disait – a commencé devant un bas-relief, taillé sur ces deux faces, présentant d’un côté la Pieta, et de l’autre, la crucifixion ; et placé dans la fourche d’un arbre.
On lit dans l’Extraordinaire de la Gazette de France de novembre 1634 : “Au bois de Banelle… dans le tronc d’un arbre fort vieil qui est au bord de ce bois, les plus anciens du pays avaient toujours vu une image de la Vierge tenant son Fils, taillée en pierre, sans savoir qui l’avait mise là… Mais le nombre de miracles qui se rapporte avoir été faits… a été cause qu’on a bâti une chapelle autour de l’arbre qu’elle environne” (…) “l’affluence du peuple qui y accourt est grande”.
Ce bas-relief aurait appartenu à la commanderie des Templiers de Lalliat, toute proche. Détruite par les Huguenots en 1568 ou 1576, – ou depuis longtemps déjà réduite à l’état de ruine, la commanderie servait de carrière de pierres… C’est à l’occasion d’un transport de matériaux que cette pierre serait tombée de la charette, dans la forêt de Banelle où on la retrouve sur un petit ormeau sans que l’on sache qui l’a placée là…
Quant à la chapelle, – notre actuel oratoire – elle a été construite par Jean de Capony, le seigneur du lieu, bien entendu en accord avec l’évêque de Clermont, qui, dès le début a été très attentif aux faits qui se déroulaient à BAnelle. La “dévotion” se maintenant, Mgr Veny d’Arbouze, évêque de Clermont, la confie en 1677 aux missionnaires d’Auvergne. Parmi eux, le Père François Gaschon, mort en odeur de sainteté à Ambert.
Comme tant d’autres lieux, Banelle fut touché par la tourmente révolutionnaire… En 1792, la maison et l’église sont fermées, les missionaires dispersés. Le bas-relief est brisé. On déracine et on brûle l’arbre qui le portait sur la place publique d’Escurolles, on vend les biens.
On aurait pu croire que la dévotion à Notre-Dame de Banelle était défintivement éteinte, elle demeurait cependant enfouie dans le coeur des chrétiens du pays. Diverses tentatives eurent lieu durant ces longues années (XIX-XXes) pour la relancer, notamment en 1897.
En 1992, une association a été créée, en lien avec l’évêque de Moulins : l’Association Notre-Dame de Banelle. Grâce à la générosité de beaucoup, celle-ci a pu acquérir, dans un premier temps, la maison presbytérale et l’oratoire ; puis, tout récemment, l’église.

(Source : www.banelle.org)

Moulins – Chapelle de la Visitation

Epoque : 1650 – Protection : MH (1928)
Propriétaire : Ville de Moulins
Visite : Visite guidées, sur demande, par le service du patrimoine
Dates et horaires :
Adresse : 35 rue de Paris 03000 Moulins
Téléphone : 04 70 48 01 36
Courriel : contact@ville-moulins.fr
Site internet :

Chapelle de la Visitation
Chapelle de la Visitation (Pinterest)
Chapelle de la Visitation - Le plafond peint
Chapelle de la Visitation (ville-moulins.fr)

Situation

35 Rue de Paris 03000 Moulins

Histoire

Par son architecture classique, son mausolée sculpté à la gloire du duc de Montmorency et son plafond peint consacré à la Vierge Marie, la chapelle de l’ancien couvent de la Visitation de Moulins est un chef d’oeuvre complet de l’art du XVIIe siècle. Installé à l’origine dans quelques maisons du faubourg de Paris, tout près des remparts médiévaux qui se situaient à l’emplacement des cours actuels, le couvent créé en 1616 se trouvait non loin du collège des Jésuites, actuel tribunal, qui avait ouvert dix ans auparavant. Les bâtiments primitifs ont été remplacés à partir de 1648 par des constructions plus importantes dont il ne reste aujourd’hui que la chapelle, édifiée grâce à Marie-Félice des Ursins, duchesse de Montmorency et achevée dans les années 1655. Le lycée Banville, ouvert en 1802, a été construit à l’emplacement des bâtiments du couvent.

L’ordre de la Visitation à Moulins
L’ordre de la Visitation Sainte Marie a été fondé par saint François de Sales (1567-1622) et sainte Jeanne de Chantal (1572-1641) qui ouvrent un premier couvent à Annecy en 1610. Un second voit le jour à Lyon en 1615 et le troisième ouvre à Moulins en 1616. Issu de la Contre-Réforme catholique, cet ordre féminin autonome et indépendant proposait une retraite aux femmes sans adopter l’austère (et rebutante) règle des ordres réformés du XVIe siècle qui décourageait beaucoup de postulantes. Les couvents n’étaient pas sous la tutelle d’un ordre masculin et les évêques n’avaient sur eux qu’un contrôle relatif puisqu’ils n’avaient pas le pouvoir de modifier les constitutions. Il existait une très grande cohésion entre les monastères, entre autres grâce à une importante correspondance, ce qui a permis à l’ordre de la Visitation de traverser les siècles. Le couvent de Moulins va acquérir une certaine renommée grâce à la présence de la duchesse de Montmorency, retirée parmi les Visitandines après la mort de son mari et qui va consacrer une partie de sa fortune aux religieuses. Renommée accrue par la mort de Sainte Jeanne de Chantal (et par le fait que sainte Jeanne de Chantal meurt ) à Moulins en 1641 lors d’une visite aux religieuses et en particulier à Marie-Félice de Montmorency, toute nouvelle novice.

Une commande de la duchesse de Montmorency
Marie-Félicie des Ursins (1600-1666) est une princesse issue d’une des plus grandes familles italiennes. Petite-fille du grand duc de Florence Cosme Ier de Médicis, elle est la nièce du pape Sixte Quint, parente et filleule de la reine de France, Marie de Médicis, épouse du roi Henri IV. C’est d’ailleurs la reine qui organise le mariage de Marie- Félice et d’Henri II de Montmorency, filleul très aimé du roi. Le mariage est célébré le 28 novembre 1612.Quatrième et dernier duc de Montmorency, Henri II est pair de France, amiral, maréchal et gouverneur du Languedoc. C’est l’un des plus grands personnages du royaume détail mausolée duc et duchesse. Toutefois, il participe en 1632 à la révolte du Languedoc fomentée par Gaston d’Orléans contre son frère le roi Louis XIII et Richelieu. Blessé lors de la bataille de Castelnaudary, Henri II est fait prisonnier jugé par le Parlement de Toulouse pour crime de lèse-majesté, il est condamné à mort. Malgré les intercessions de toutes les puissances d’Europe, du Pape, à Charles Ier d’Angleterre, en passant par le Duc de Savoie ou la République de Venise, Louis XIII refuse sa grâce et il est décapité le 30 octobre 1632 sur la Place du Capitole. Sa femme, Marie-Félicie des Ursins, est envoyée en résidence surveillée à Moulins. Elle est incarcérée dans l’ancien château des ducs de Bourbon. En 1636, après avoir obtenu la permission du roi, elle se réfugie près du couvent de La Visitation dont elle va être la bienfaitrice. Novice en 1641 puis religieuse à partir de 1657, elle est nommée supérieure du couvent en 1665. A partir de 1648, elle fait reconstruire la chapelle du couvent, pour remercier les sœurs de l’avoir accueillie mais aussi pour offrir un écrin au mausolée de son époux. Cette chapelle présente toutes les caractéristiques de l’architecture religieuse du XVIIe siècle. Précédée d’un emmarchement qui sert de piédestal au monument, la façade en pierre d’Apremont s’ouvre sur la rue de Paris, un des principaux axes de circulation à l’époque. On retrouve des pilastres d’ordre colossal (ils s’élèvent sur deux niveaux), un fronton curviligne au dessus de l’entrée, une rosace, le tout étant surmonté d’un fronton triangulaire avec l’emblème de l’ordre de la Visitation. Les murs latéraux ont été réalisés avec un appareillage de briques rouges et noires formant des motifs de losanges. La porte de bois est un bel exemple de menuiserie du XVIIe siècle. Elle a été sculptée par le moulinois Etienne Ier Vigier. Porte et chapelle intérieur. De plan rectangulaire, voûtée de croisées d’ogives, la chapelle n’est pas orientée. Elle est flanquée de chapelles latérales et du chœur des religieuses au nord. On retrouve à l’intérieur les pilastres aux chapiteaux ioniques, ordre d’architecture habituellement associé aux femmes depuis l’Antiquité, les occuli, la coupole au dessus du chœur liturgique et la baie thermale qui éclaire le mausolée. La chapelle reprend les principes préconisés lors de la Contre-Réforme catholique : équilibre des masses architecturales, même vision de la célébration de la messe par tous les fidèles et grande clarté pour la lecture du missel. La construction de cette chapelle a valu de nombreuses critiques à la duchesse qui ne voulait se contenter de la production locale et qui a donc fait appelle à des artistes étrangers à la région, essentiellement à des parisiens.

Un mausolée à la gloire d’Henri II de Montmorency.
En 1648, la duchesse (de Montmorency ) passe commande à Michel et François Anguier d’un mausolée à la mémoire de son défunt mari dont elle avait fait revenir les restes deux ans auparavant. Les frères Anguier sont deux grands maîtres de la sculpture française du XVIIe siècle qui ont séjourné à Rome et travaillé au Louvre, à Vaux- Le-Vicomte ou encore au Val-de-Grâce. Ils sont aidés de leurs élèves Thibault Poissant et Thomas Regnaudin, ce dernier étant originaire de Moulins. Le mausolée, dont les personnages sont en marbre de Carrare, a été exécuté entièrement à Paris et installé dans la chapelle en 1653. Sur le sarcophage, se détachent les effigies du duc et de la duchesse de Montmorency. Henri II est vêtu d’une précieuse armure ciselée. Sa main droite est appuyée sur un casque et de son autre main il tient son épée de maréchal. Ce personnage témoigne d’une influence de l’art italien, plus tourmenté. Le reste de la composition est d’influence classique. La duchesse, (est) vêtue d’une toge, (elle est dans une attitude de prière) figure la douleur. De chaque côté, des allégories de vertus ou qualités associées au duc ou à la duchesse sont représentées. On peut voir Hercule, avec sa masse et la peau du lion de Némée, qui représente la force d’Henri II, et Mars, le dieu de la guerre, qui rappelle son courage militaire. De l’autre côté les allégories de la Charité et de la Foi sont associées à Marie-Félicie des Ursins.
Sous le fronton triangulaire orné d’une coquille, Au sommet, du mausolée on peut voir le blason des Montmorency entouré des colliers de l’ordre Saint Michel et de l’ordre du Saint-Esprit, surmonté d’un casque empanaché. Le chœur liturgique est également orné de statues essentiellement dues aux ciseaux de Thibault Poissant et d’un
retable offert par le Pape Sixte Quint à sa nièce pour cette chapelle. Face au mausolée, se trouve le chœur des religieuses qui permettait aux Visitandines d’assister aux offices tout en étant séparées des fidèles afin de respecter la règle de l’ordre. Un décor entièrement restauré Grâce au mécénat du World Monument Fund, fondation américaine pour la sauvegarde du patrimoine mondial et de La Fondation Louis D. de l’Institut de France, la ville de Moulins a pu faire entièrement restaurer en 2008, le choleur des religieuses orné d’un plafond peint à la gloire de la Vierge Marie. Paul Barnoud, Architecte en Chef des Monuments Historiques a assuré la maîtrise d’oeuvre de cette restauration. Le mécénat du World Monuments Fund a également permis de reconstituer une grille de fer évoquant la séparation qui existait entre les fidèles et les religieuses. Cette grille a
été réalisée par l’atelier des Ferronniers de Limoise, dans l’Allier. Une seconde grille de barreaux de bois était autrefois associée à la grille en fer, de même qu’un châssis de volets qui étaient ouverts pendant les offices et qu’un rideau d’étamine très fin. Une grille de communion permettait aux religieuses de recevoir l’Eucharistie. Le chœur des religieuses communiquait avec les autres bâtiments du couvent et les appartements de la duchesse de Montmorency. En 1651 cette dernière passa commande au peintre Rémy Vuibert d’un décor peint pour le plafond du chœur des religieuses. Né vers 1607 dans les Ardennes, Vuibert est un peintre réputé en son temps. Après un passage dans l’atelier de Simon Vouet, il séjourne en Italie puis collabore avec Nicolas Poussin au chantier de la Grande Galerie du Louvre ce qui lui vaut le titre de «peintre ordinaire du roi». A partir des années 1641-1643, il se consacre essentiellement à la réalisation de grands décors peints et collabore avec l’architecte Le Muet Il décore le palais Mazarin, les hôtels Hesselin, la Vrillière ou d’Avaux de Saint Aignan à Paris. Il réalise aussi le somptueux décor de trompes l’oeil en grisailles pour la grande galerie du château de Tanlay en Bourgogne… Sa renommée arrive alors jusqu’à la duchesse de Montmorency qui lui demande un décor consacré à une glorification de la Vierge Marie pour la chapelle qu’elle fait construire à Moulins. Le peintre est accompagné de deux collaborateurs qui l’aident dans sa tâche. Il meurt au cours de ce chantier, le 18 septembre 1652. Le plafond se compose de dix-sept toiles enchâssées dans une structure en bois et mêle le plafond plat à la française et le trompe-l’oeil italien. Les différents tableaux de ce décor développent un programme consacré à la Vierge. Un certain nombre d’épisodes de sa vie et d’évènements partagés avec le Christ sont mis en scène selon la tradition iconographique qui caractérise les cycles
de la Vie de la Vierge. Le tondo central, entouré de grisailles peintes sur bois, représente l’Assomption de la Vierge, qui est élevée au ciel par des anges. Autour, sont représentés quatre épisodes liés à la vie de Marie : l’Immaculée conception, La Naissance de Marie, La Fuite en Egypte, La Dormition de Marie. Un second groupe de scènes est
présenté sous forme de tableaux rapportés, insérés dans des architectures feintes, au niveau des voussures. On peut voir dans les deux médaillons qui se font face une évocation de l’Annonciation faite à Marie et le Christ de la Résurrection. Dans les deux ovales, des côtés : La Consécration de Marie au Temple et La Présentation de Jésus
au Temple. Enfin, dans des niches peintes en trompe-l’oeil, huit allégories inspirées de l’art de Raphaël font référence aux vertus et qualités de la Vierge mais aussi à celles dont doivent faire preuve les visitandines: L’Espérance, La Foi, L’Innocence, La Prière, La Charité, La Religion, La Modestie, L’Etude. L’influence de Nicolas Poussin est très nette dans ce décor. Vuibert reprend des techniques qu’il avait déjà utilisées sur ses autres chantiers telles que la grisaille, très en vogue à l’époque, ou les pilastres cannelés en perspective.
Ce plafond s’inscrit parfaitement dans le courant de l’Atticisme
parisien, courant qui se développe essentiellement à Paris dans les
années 1640-1660 et puise son inspiration dans l’Antiquité et dans
l’art de Raphaël et du Dominiquin, prônant un juste idéal de mesure et de grâce, des compositions rigoureuses, stables, un coloris clair, un art élégant. Ce plafond est un témoignage important de la peinture décorative du XVIIe siècle qui a en grande majorité disparu.
Les partis pris de restauration.
La mise en oeuvre de ce décor est depuis l’origine savante et complexe. Les toiles des Voussures ont des formats irréguliers, conçus sur mesure pour fonctionner avec une inclinaison précise. La rigueur de ce montage, difficile à reproduire par les restaurateurs du passé, a donné lieu par la suite à des systèmes de repose et de maintien parfois mutilants pour les oeuvres. Cette dernière campagne a permis de les
améliorer et de vérifier l’état de conservation des toiles, leur tension et leurs raccords et d’éliminer les gravats accumulés au revers. La restauration de ce décor a requis les soins d’une équipe polyvalente regroupant des spécialistes de menuiserie pour la corniche en bois, des restaurateurs formés à la technique de la reprise de transpositions pour les supports toile.
L’atelier Arcanes, spécialiste de la couche picturale avec à sa tête Scinzia Pasquali et Véronique Sorano Stedman a dirigé l’ensemble de cette équipe. La restauration de l’ensemble a été effectuée in situ, ce qui a permis de toujours garder la référence chromatique entre la structure de bois peint du plafond (grisailles) et les peintures
sur toile. Les toiles ont été descendues à travers une ouverture ménagée dans l’échafaudage, pour être traitées dans la nef transformée en atelier. Cette exigence de la municipalité a également permis aux Moulinois de suivre les différentes étapes de la restauration. Après la restauration des toiles et le refixage des soulèvements (écailles), les
restauratrices ont éliminé les repeints du XXème siècle et dans la mesure du possible du XIXème. Certaines réfections du XIXème ont été conservées, faute de pouvoir dégager un original trop dégradé, comme le manteau de la Vierge dans le tableau de l’Immaculée conception, situé près du point de départ de l’incendie survenu en 1797.
Cette incendie, mentionné dans les archives et attesté par des traces sur les solives a par ailleurs provoqué un cloquage et des micro-cratères (éclatement des bulles générées par la chaleur) sur l’ensemble du décor.
L’enjeu de la campagne de 2008 était donc double : conservatif en
premier lieu, mais aussi esthétique, compte tenu de l’aspect alourdi des peintures sur toile et de l’altération des repeints les pus récents.
Une restauration minimaliste a été proposée. Les micro-cratères n’ont
pas tous été refermés, l’altération de surface reste visible mais
s’estompe à distance, ce qui confère au décor une grande douceur,
conforme à l’esprit de l’atticisme parisien. Les couleurs altérées par les
vernis jaunis ont retrouvé leur éclat d’origine et sont mises en valeur par les nuances des grisailles et par le badigeon gris du chœur.
La mise en lumière douce et discrète a été conçue pour valoriser ce
décor exceptionnel.

(source : service du patrimoine – ville de Moulins)

Les environs

Moulins – Le musée de la Visitation, 4 place de l’Ancien Palais

Moulins – Le musée Anne de Beaujeu, place du colonel Laussedat

Moulins – Le CNCS (musée du costume) à 2.8 km à l’est