Epoque :  XV° – XVI° – Protection : ISMH
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L'Epine (Wikipédia)
L'Epine (Wikipédia)
L'Epine (Wikipédia)
L'Epine - intérieur (Wikipédia)
L'Epine - plan (Wikipédia)

Situation

Agonges est à 18 km au nord-ouest de Moulins.

L’Epine est à 5 km au nord d’Agonges

Histoire

A l’origine, peut-être simple motte médiévale, palissée de bois et protégée par une digue d’argile entourant la structure, le domaine de Lespine, Lépine, ou encore l’Espine, selon les anciennes graphies, devait cependant apparaître, dès le XIIIième siècle, comme une Maison Forte rurale. Les périodes successives d’instabilité politique et de pillages à répétition qu’engendra la très fameuse guerre de Cent Ans, entre le XIVième et le XVième siècle, peuvent expliquer le renforcement des fortifications : l’aménagement des douves remonterait au début de cette époque, alors que la construction des tours d’angle, conférant à l’ensemble architectural son titre de château, daterait du XVième siècle.

La ferme fortifiée de l’Epine constitue aujourd’hui, un des rares exemples de ce type aussi bien conservé en Bourbonnais; malgré l’œuvre du temps, elle se dresse, ou plutôt se love, toujours surprenante dans le bocage et  témoigne encore des craintes d’une époque de grands troubles, déchirée entre héroïsme et sauvagerie.

L’ancien château se présente sous la forme d’un quadrilatère presque parfait, indiquant à ses angles les quatre points cardinaux, entouré de douves toujours en eau, et situé près d’une rivière, la Burge, dont le nom servit à rebaptiser Bourbon l’Archambault durant la Grande Révolution.

On y accède encore par la grande porte en ogive ou la poterne d’entrée, autrefois précédées par un pont levis jeté sur les douves. A première vue, seules subsistent trois des quatre tours, aux angles Nord, Ouest et Sud du bâtiment. Or, si l’on a pu penser qu’il en exista une quatrième à l’Est, rien cependant ne l’atteste et l’absence même de fondations à cet emplacement pose un doute quant à son existence passée. Par ailleurs, demeurent en bon état certains des murs d’enceinte, percés de meurtrières à différentes hauteurs, et servant d’appuis aux maisons et granges.

La partie la plus ancienne est l’ensemble que forment la tour Sud, à gauche de l’entrée, et le petit bâtiment y attenant. Ce dernier possède encore une fenêtre à meneaux en pierre et une ouverture plus ancienne côté route, sa cheminée donnait sur un four à pain dont on distingue encore l’ouverture. Le rez de chaussée de la tour devait servir de chapelle, avec sa pièce voûtée, la seule de la maison, percée de cinq petites fenêtres et d’une porte en  plein cintre. Au dessus se trouvait le pigeonnier, on y accède par un escalier et l’on peut y voir une charpente à deux étages, rayonnant autour d’un très haut poinçon vertical. L’étage le plus haut de cet ensemble à l’aspect d’une roue classique. La seconde roue de la charpente, située plus bas, se distingue par des rayons qui partent, non de l’axe central, mais d’un épais carré de bois bâti autour de cet axe, diminuant de moitié la longueur des rayons comme au château des Bordes. Dans les murs sont logés des nids à pigeons, cylindriques, en terre cuite comme au château de Moncoquet à Châtel de Neuvre.

Les premiers aveux connus remontent à 1322, à cette date, “Etienne Boutefeu, damoiseau, seigneur de Puychapin, alias de Monchanin, de Lespine, rend foi et hommage pour l’hôtel de Puychapin, ensemble les maisons de Lespine et ses dépendances, paroisse d’Agonges, de Couzon et d’Aubigny, châtellenie de Bourbon. ”

En 1688, Charles Legendre, époux de Marguerite de Vialet, chevalier et seigneur de Saint-Aubin sur Loire, de Saligny, de l’Epine, des Noix Cressanges et de la forêt de Liemolles, conseiller du Roi au Grand Conseil, rend foi et hommage de ses nombreuses terres et dépendances, tant pour lui que pour sa femme, épousée l’année précédente. Le fils de ce mariage, Gilbert-Charles Legendre, chevalier, marquis de Saint-Aubin, baron de la Forêt, seigneur de la Motte-Bresson, Le Reau, l’Epine, Liemolles etc…, conseiller du Roi, Maitre des requêtes, est un des hommes les plus riches de son temps. Cependant, à l’époque de la Régence de Philippe d’Orléans et du fameux système financier de Law, le marquis de Saint-Aubin plaça des millions de livres dans les actions de la sulfureuse Compagnie des Indes, et pour ce faire, hypothéqua ses biens fonciers. Lorsque l’affaire parut mal tourner et la banqueroute s’annoncer, il confia ses titres à deux aigrefins avec mission de les vendre, ce qu’ils firent, mais dérobant la somme, ils prirent la fuite pour les Pays-Bas. Dès lors, le marquis se trouvant sans ressource, les créanciers firent saisir les terres. Placées sous bail judiciaire, les choses traînèrent en longueur et ce ne fut qu’entre 1749 et 1751 que les ventes furent réalisées. Gilbert-Charles, resté célibataire, se consola de la perte de sa fortune en écrivant plusieurs ouvrages littéraires et philosophiques, aujourd’hui oubliés.

En 1785, nous retrouvons, grâce aux archives de Beaumont, la propriété de l’Epine entre les mains des Pères Chartreux de Moulins.

En 1791, la terre est aliénée par la Nation, aucune information concernant la période révolutionnaire.

Les temps devenant plus calme, l’Epine se trouve au XIXième siècle entre les mains de la famille Devaulx de Chambord, dont une fille épousa son cousin Devaulx de Villemouse. La fille issue de cette union épousa Calixte de Chavagnac et apporta l’Epine à son mari. Jusqu’en 1988, l’Epine est propriété de la famille de Chavagnac.

En 1988, M. et Mme Ronchaud rachètent la demeure, commencent une réhabilitation et obtiennent l’inscription du château à l’inventaire des monuments historiques.

Depuis la fin de l’année 2001, ce sont M. Laporte et Clemenceau.

De nombreuse questions se posent concernant l’origine  et la signification de l’appellation de “l’Epine”

(source : Alain Martin Saint-Léon)

Les environs

Château de L’Augère 4,1 km au sud

Forêt des Prieurés de Bagnolet à 1 km à l’ouest

Eglise Notre Dame à 5 km au sud