Epoque : XVème – Protection : ISMH de l’ensemble de la propriété, parc et bâtiments en 2009
Propriétaire : Monsieur et Madame Hubert Coppin
Visite : oui pour les extérieurs pendant les dates d’ouverture et sur RDV, visites guidées sur deux thèmes : Découverte du décor de la façade des Millets et La vie en autarcie au XIXème.
Dates et horaires :
Adresse :Les Millets 03 130 Saint Didier en Donjon
Téléphone : 06 73 42 72 63 par SMS
Courriel :
Site internet :

Saint Didier en Donjon - Les Millets (H. Coppin)
Saint Didier en Donjon - Les Millets (H. Coppin)

Situation

Saint-Didier en Donjon est à 55 km au sud-est de Moulins et à 52 km au nord-est de Vichy

Ce sont les Basses Marches du Bourbonnais, à l’est de l’Allier.

Les Millets sont à 2.9 km au nord-est de Saint-Didier en Donjon

Histoire

Les Millets sont le berceau d’une famille de ce nom, dont nous trouvons de nombreux membres prêtres ou châtelains dans les paroisses ou seigneuries environnantes : le premier est Guillaume Millet, qui, en 1366, rend aveu ” de son hôtel appelé ès-Milez et dépendances en la paroisse de Saint-Didier” , et depuis nous suivons ses successeurs jusqu’en 1506, année où les Millets, alors qualifiés fief et seigneurie, se trouvent partagés entre Damase des Millets, écuyer, Jacques des Millets, son frère, et Benoit des Millets, son neveu. Damase des Millets parvint sans doute à réunir dans ses mains toute la terre des Millets, et, le 22 juin 1514 nous voyons sa veuve, Péronnelle des Lisants, en rendre aveu tant pour elle que pour sa fille, Gilberte des Millets, épouse de noble homme Louis d’Aste, écuyer. Ce dernier appartenait à une famille originaire de Marly-sur-l’Arroux, et ses descendants restèrent aux Millets plus d’un siècle et demi : c’est après lui, encore mentionné en 1539, Gilbert d’Aste, époux d’Antoinette de Sève; puis Abel, dont la veuve, Madeleine de Murat, fille de Jean, seigneur de Villars en Ia paroisse de FIoret, et de demoiselle Magdeleine de Villars, se remaria avec un Masilles de Vaubresson; viennent ensuite en 1608, Louis d’Aste, époux de Charlotte de la Rivière, qui acheta Saint-Didier, et, en I664, Jean d’Aste, époux de Lucrèce de Foudras, et capitaine au régiment de Louvigny, dont M. de Pommereu dit dans son état nobiliaire « qu’il a de la bravoure et douze cents livres de rente ». Jean d’Aste fut le dernier seigneur des Millets de sa maison : n’ayant eu, en effet, qu’un fils, Louis, qui mourut jeune, il institua en l676 sa légataire universelle sa femme, Lucrèce de Foudras, qui elle-même disposa des terres des Millets et de Saint-Didier en faveur d’un neveu à elle, Jean de Ripère, fils de Marguerite de Foudras, époux de Claudine de GIéné, fille de Jean, écuyer, seigneur de Buffevent en la paroisse de Saint-Voir. Comme ses prédécesseurs, Jean de Ripère vint donc s’établir au château de Saint-Didier, qui avait momentanément remplacé le manoir abandonné des Millets; mais il semble avoir assez mal administré sa fortune, pourtant considérable pour l’époque, et, le 23 mars 1701, il vendit les Millets à Jacques des Crots d’Estrées, d’une famille originaire de Bourgogne et déjà possessionnée dans les paroisses voisines de Molinet et Monétay-sur-Loire. Jacques des Crots d’Estrées fit remettre complètement en état le château des Millets, où il établit sa résidence, et c’est là aussi qu’habitèrent après lui ses successeurs : Jean-Charles, chevalier, baron d’Estrées, colonel premier commandant du bataillon du régiment du Roy, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, époux de mademoiselle Jacqueline Mochot de  Montbéliard; Bernard François, maréchal des camps et armées du Roy; Et FrançoisJacques, capitaine d’infanterie, qui émigra et fut le dernier seigneur des Millets.
Les Millets ont ensuite appartenu à M. Montmartin, de Lyon, beau-frère de M. Victor Meilheurat, de Montcombroux.
(Source : Les fiefs du Bourbonnais de 1896 Aubert de La Faige et Roger de La Boutresse p54)

Description :

Maison-forte de la fin du XVème siècle, comprenant un corps de logis rectangulaire flanqué de deux tours d’angle en briques, agrémentée au XVIème siècle d’une façade du plus pur style Renaissance au décor sculpté.

L’édifice fut construit pendant la période des Guerres de Religion. On note la présence d’un cartouche entre une porte et une fenêtre, ornées d’un
bucrane, de guirlandes, de pilastres cannelés aux chapiteaux doriques. La date y est inscrite, 1563 ainsi qui témoigne des troubles que l’époque a vécu:

Dès que l’adversité m’offensera,
Dieu sera mon fort et me gardera
Car au besoin l’ai éprouvé
Et tout mon bien en Lui trouvé

Ce premier petit manoir ne possédait que deux grandes pièces au rez-de-chaussée et au premier étage. La toiture, aussi haute que la maison (deux niveaux), à forte pente permettait de laisser glisser l’eau et la neige. Une solide charpente d’un cubage important de chêne maintient toujours les petites tuiles provenant certainement d’une tuilerie de la contrée.
Au XVIIIème siècle, la maison-forte fut agrandie par l’adjonction de pavillons en retour à l’est et d’un corps de bâtiment devant la façade ouest. Ces nouveaux volumes étaient couverts d’un toit à la bourbonnaise dont il reste un pan sur l’aile sud et qui couvre l’aile nord.
Enfin le domaine fut complété à cette époque et au siècle suivant par la construction de communs (grange, deux maisonnettes dont l’une est équipée d’un four à pain, écurie avec sellerie, fruitier, pressoir, laiterie, chenil) et l’aménagement de jardins comprenant un jardin à la française, un parc à l’anglaise ainsi qu’un verger et un potager bordés de nombreux murs. En contre-bas de la propriété dans le bosquet contre la route, subsistent dans un très mauvais état, sources, bassins, cressonnières, pont japonais, rocailles.

(Hubert Coppin)