Saint-Désiré – Abbaye de Bussières

Epoque :  XIII° – XVI° – XI- Protection :
Propriétaire : Privé
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Saint-Désiré - Abbay de Bussières (cc-pays-huriel.com)
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Saint-Désiré - Abbaye de Bussières (communes.com)

Situation

 

L’abbaye de Bussières (appelée Bussières-les-Nonains pour la différencier de l’abbaye masculine de la Bussière en Côte-d’Or) est une abbaye cistercienne féminine, située en Auvergne. Fondée sur le territoire de l’actuelle commune de Saint-Désiré, dans l’Allier, elle est déplacée en 1625 à l’intérieur des murs de Bourges.

Saint-Désiré est situé à 24 km au nord-ouest de Montluçon

L’abbaye de Bussières est à 8.2 km au nord-est de Saint-Désiré

Histoire

Fondation d’une communauté déjà existante.

L’abbaye de Bussière est fondée en 1188 ou avant par les religieuses cisterciennes de l’Éclache. À cette époque, le territoire sur lequel l’abbaye est implantée fait partie de la paroisse de Moussais, rattachée plus tard à Saint-Désiré.

La nouvelle fondation reçoit l’aide et le soutien d’Ebbes de Déols et de sa femme Guiberge de Bourbon.

La charte de fondation de 1188/89 montre que la communauté de religieuses ne s’est pas créée à ce moment-là : elle existait déjà ailleurs, et déjà sous le nom de Bussière. Leur lieu précédent est inconnu ; mais en changeant de lieu elle garde son nom, qui devient celui du lieu actuel de Bussière.

Plusieurs dons permettent à l’abbaye de s’enrichir quelque peu. En particulier est connu le don de Aulaet Lacabata, qui se fait cistercienne à l’abbaye et donne à cette occasion en 1202 le bois et la terre « du Perier » et la terre de La Chaud. Surtout, les dons de la maison de Culan (Guillaume et son petit-fils Hélie en particulier) sont importants et durables, suggérant que les Culan pourraient être les donateurs originels du site de la Bussière.

Moyen Âge

Le conflit de filiation de l’abbaye

L’abbaye de Bussière est particulièrement intéressante parce qu’elle représente un cas d’école des conflits liés à la filiation particulière des abbayes cisterciennes féminines. Le conflit opposant les deux maisons féminine de l’Éclache et masculine de Noirlac (que les sources anciennes nomment La Maison-Dieu-sur-Cher) a permis la constitution d’un exceptionnel fonds d’archives, rassemblant des chartes qui remontent jusqu’aux années 1180.

Dès 1188, les cisterciens de Noirlac estiment qu’il est de leur devoir d’encadrer le nouveau monastère. Ils reçoivent en outre un cens annuel certes symbolique (suivant les sources, une livre de cire ou d’encens) ; en revanche, les moniales s’engagent à céder tout cens qui leur serait donné sur les terres appartenant aux moines, moyennant un dédommagement. Ainsi, les moines maintiennent-ils les religieuses dans une forme de dépendance économique. Parallèlement, la possibilité inverse (laisser le monastère féminin prendre une emprise économique ou foncière, quelle qu’elle soit, sur Noirlac) est rendue impossible, se fondant pour cela sur le Chapitre Général de 1152.

Ce sont également les moines de Noirlac qui proposent aux cisterciennes un transfert de leur abbaye depuis la Bussière jusqu’en un lieu nommé Terra Petraria et non identifié à ce jour ; ce transfert semble ne jamais avoir eu lieu, soit que la Terra Petraria ait paru inadaptée à l’établissement d’une communauté cistercienne, soit que ce déplacement soit au cœur des conflits latents entre les moines et les moniales, soit pour une autre raison.

La réécriture après 1185 des chartes auparavant rédigées par Michèle de l’Éclache fait de l’abbé de Noirlac le seul arbitre des éventuels conflits entre Bussière et les autres abbayes de l’ordre, ce qui coupe définitivement celle-ci de son abbaye-mère. L’abbé de Noirlac semble se fonder sur les relations existant entre Cîteaux et Tart comme d’une jurisprudence l’autorisant à faire de même pour Bussière, sachant que, de toute manière, chaque abbé masculin avait pour ce faire une relative autonomie et qu’il n’y avait pas de prescription uniformisée à ce sujet, du moins dans ces débuts du XIIe siècle.

Cependant, le lien fort unissant la communauté de Bussières à la maison-mère de l’Éclache ne se coupe pas complètement, les usages de Tart étant transmis via l’Éclache à la communauté nouvellement établie, d’autant que plusieurs moniales de Bussières étaient évidemment venues de la maison-mère de l’Éclache. Ainsi, l’abbé de Cîteaux, Gauthier d’Orchies ou d’Ochies écrit-il en 1219 à son homologue de Noirlac en parlant de Bussière, « fille de l’Éclache ». Quant à Raoul de La Roche-Aymon, abbé de Clairvaux, il va plus loin et ordonne à l’abbé de Noirlac la cessation des relations avec Bussière, ce qu’évidemment ne souhaitent pas les moines berrichons. S’ensuit la rédaction d’actes prétendument datés de 1188-1189, mais dont le style révèle une écriture bien plus tardive et une antidatation. La conservation des véritables écrits de 1189 et de 1228-1237 montre les soucis différents des deux époques : à la fin du XIIe siècle, il est important pour les moines de Noirlac de veiller à profiter pécuniairement de la présence des moniales, et de veiller à ce que celles-ci ne spolient pas les moines ; au milieu du XIIIe siècle, ces questions matérielles passent au second plan, le respect de la discipline et de la spiritualité chez leurs consœurs étant désormais les préoccupations majeures des abbés masculins.

À une date inconnue, l’abbaye fonde un établissement à Montluçon, l’abbaye ou le prieuré Saint-Robert.

(source : wikipédia.fr)