Races animales du Bourbonnais

Les races animales bourbonnaises sont-elles préservées ?

(article d’Alain Landry dans les Cahiers du Bourbonnais n°185)

S’il est un cas unique en France grâce à son passé historique et sa spécificité administrative, c’est bien la province et duché de Bourbonnais.

Quelle autre province de France peut se prévaloir d’appartenir à un seul département ? (avec quelques amputations il est vrai) Quel département peut se prévaloir d’avoir donné à la France une dynastie de huit rois qui ont porté à son sommet et au monde la notion de civilisation et de l’art à la française ? Mais ce qui en fait aussi un lieu sans égal, c’est la richesse

des races animales qui y ont été développées… les races animales bourbonnaises, élevées traditionnellement, parties intégrales de notre patrimoine, sont les ambassadeurs du Bourbonnais. Elles en assurent la bonne renommée en France et dans le monde. Le braque du Bourbonnais est largement utilisé par les chasseurs en France, mais également au Québec, aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Portugal, en Espagne, en Norvège, en Suède et en Italie.

La foire aux ânes de Braize accueille un public toujours plus nombreux et l’âne du Bourbonnais est reconnu comme une race à part entière par les haras nationaux.

Le C.I.P.B. (Comité interprofessionnel du poulet bourbonnais), travaille sans précipitation à l’obtention de son A.O.C. depuis près de huit années. Des raisons majeures de perpétuer la tradition et de ne pas laisser – par indifférence – une race s’éteindre en sombrant dans l’oubli.

Pourtant, quelques-unes sont lourdement menacées par une indifférence à tous les niveaux.

Revue de détail de ces animaux… pas comme les autres !

(source : extrait de l’article d’Alain Landry dans les Cahiers du Bourbonnais n°185)

Poule du Bourbonnais (futura-sciences.com)

Poule et coq bourbonnais

À sa lointaine origine, elle est issue du croisement de races indo-européennes (Brahmapootra) et de races locales. Son plumage blanc herminé semble souligner son appartenance au duché de Bourbonnais. D’une bonne taille, la poule atteint 2,5 kg, et 1 kilo de plus pour le coq. Elle pond en quantité honorable des œufs teintés beige clair, mais n’est pas une excellente couveuse. Sa grande rusticité et sa capacité d’engraissement font oublier ce léger défaut.

C’est une race très active qui se débrouille bien pour trouver sa nourriture sur un parcours enherbé, à l’abri d’une haie. En résumé, une très bonne poule fermière à la chair très délicate. Jadis orgueil de nos fermes, sa production en poulet de chair est reprise et soutenue par quelques esprits passionnés et courageux comme les Ets. Bernard Leutrat, de Saint-Germain de Salles et l’entreprise Allier-volailles d’Escurolles, rejoints par des éleveurs bourbonnais, amoureux de l’élégant gallinacé et fiers de leur terroir, œuvrant tous au développement de l’économie départementale.

Une curiosité spécifique à l’administration française : le ministère de l’Agriculture, via son officine I.N.A.O. (Institut national des appellations d’origine), exige, pour satisfaire à l’A.O.C convoitée, – clé d’une commercialisation à grande échelle – que la Poule Bourbonnaise abandonne… son nom, afin que l’A.O.C. « Poulet bourbonnais » soit conservée… Comprenne qui pourra… au pays des Gribouilles administratives ! D’autant qu’un jugement du tribunal de Moulins, en date du 28 mars 1961 : « … dit et juge que pour la production du “Poulet Bourbonnais”, les animaux : coqs, poules ou poulets vendus pour la consommation ne peuvent provenir, d’après les usages locaux, loyaux, constants et très anciens, que :

1°) d’animaux de race bourbonnaise, c’est-à-dire correspondant au standard de la race tel qu’il a été déposé par le Bourbonnais-Club le 9 octobre 1911 et approuvé par la Fédération nationale des sociétés d’aviculture de France le 19 avril 1920.

2°) d’un territoire comprenant toutes les communes du département de l’Allier et aux communes appartenant aux cantons limitrophes du dit département.

3°) d’élevages conduits suivant les méthodes définies au rapport, et notamment avoir été élevés et engraissés selon les coutumes traditionnelles du Bourbonnais (élevage en liberté ou parquets herbeux et engraissés à l’aide de produits naturels avec emploi facultatif de lait écrémé ou de lait en poudre et additionnés de compléments minéraux vitaminés).

Dit que l’appellation “Poulets du Bourbonnais” est réservée aux produits définis dans le rapport et élevés et engraissés dans la zone délimitée dans la carte annexée au rapport… ». « La chose est jugée ; le droit est dit » ; mais qu’elle sera la valeur de cet acte de justice face aux exigences capricieuses d’une l’administration non contrôlée ? Ceci est une autre affaire… qui est à suivre.

https://poules-club.com/selection-de-40-races-de-poules-fermieres/

Le saviez-vous ? Les Anglo-Saxons, plus constants que les Français en matière d’élevage et de sélection des races animales auraient “ récupéré ”, au siècle passé, le gallinacé bourbonnais pour produire la race Sussex, de taille nettement plus trapue et lourde ; L’on conjecture une “piraterie britannique afin de créer une race dite “Sussex“ pataude et trapue, sans l’élégance française, mais au plumage très proche et pour cause ! son l’hermine ducale trahirait le larcin.

Contact : – “Union avicole bourbonnaise – Bourbonnais club” – Président : Christian Roy, rue du Chatet 03500 Saint-Pourçain-sur-Sioule Tél. : 04 70 45 48 14

(source : extrait de l’article d’Alain Landry dans les Cahiers du Bourbonnais n°185)

Braque du Bourbonnais
(éleveurs-online.com)

Le braque du Bourbonnais

C’est une race de braque très anciennement connue ; elle fut décrite pour la première fois par l’Italien Ulysse Aldrovandus en 1537.

Largement utilisé par les chasseurs, ce braque, défini anoure dès l’origine, est un champion sur gibier à plumes et un virtuose sur bécasse. De taille moyenne, il est un doux compagnon en famille. De fond blanc, sa robe présente des mouchetures de couleur fauve ou marron, ce qui est un atout appréciable, car elle est facilement repérable à la chasse au bois, au gibier d’eau “à la passée” et à la bécasse, chasse ou il excelle.

Chez-nous en Bourbonnais, la couleur fauve est dénommée “fleur de pêcher” et la couleur marron est dénommée “lie de vin”. Mais la réglementation de la S.C.C. (Société centrale canine), qui est l’autorité de tutelle des clubs de races, ne connaît ni la poésie des choses, ni la beauté de la langue française et ses nuances

D’une grande finesse de nez, avec un arrêt ferme naturel, le braque du Bourbonnais règle de lui-même sa quête en fonction du terrain ; son rapport est également naturel tant sur terre qu’à l’eau. Aujourd’hui, on compte 1 400 sujets en France et 200 sujets hors de France.

Contact : Club du “Braque du Bourbonnais” – Président : Alain Picot, 26, rue de la Lombardie. 03100 Montluçon. Tél. : 04 70 05 58 12

(source : extrait de l’article d’Alain Landry dans les Cahiers du Bourbonnais n°185)

 

Canard blanc du Bourbonnais (lespalmipedesdomestiques.com)

Le canard blanc du Bourbonnais

Le mâle peut peser jusqu’à 3,5 kg et la femelle environ 3 kg. Il a un plumage blanc avec un bec de couleur « ongle rosé », sans trace de noir, et des pattes de couleur orange, les ongles roses.

Ses yeux sont grands et foncés à noir. Son corps est long, large, légèrement relevé. Le dos est large et long, légèrement incliné vers l’arrière. Les ailes sont fortes, collées au corps et ne se croisent pas.

Sa queue est assez courte, dégagée de la ligne du dos, en éventail ; celle du mâle avec des plumes bouclées.

Cette race à la chair onctueuse est de nouveau en expansion, après avoir failli disparaître…

Cuisiné à la sauce Duchambais, c’est un régal ; la recette nous viendrait des troupes d’occupation de 1815 qui nous apprirent le principe de l’aigre-doux, alors inconnu dans notre cuisine locale et régionale.

Contact :  “Union avicole bourbonnaise – Bourbonnais club” – Président : Christian Roy, rue du Chatet 03500 Saint-Pourçain-sur-Sioule – Tél. : 04 70 45 48 14

(source : extrait de l’article d’Alain Landry dans les Cahiers du Bourbonnais n°185)

Ane du Bourbonnais
(France bleu)

L’âne du Bourbonnais

De taille moyenne (légèrement plus petit que son cousin du Berry), il mesure de 1,20 m à 1,35 m au garrot selon le sexe. C’est un animal robuste et d’une intelligence remarquable. Bâté, il porte jusqu’à 90 kg, ce qui en fait un très bon randonneur. Attelé, il est docile et fort ; il était encore utilisé dans les années 1920 à Vichy pour promener les curistes à la découverte de la ville. Dans les années cinquante, la plus petite exploitation agricole possédait encore son âne qui rendait de nombreux services comme pour butter les pommes de terre ou sarcler les vignes, et transporter hommes et marchandises vers les villages d’un trot alerte !

L’ennui et un surplus de nourriture sont de nos jours les plus grands ennemis du gentil animal.

Contacts : – Association française de l’âne bourbonnais –

Présidente : Marie-Michèle Doucet, 8, impasse du Château – 95810 Grizy-lès-Plâtres – Tél.. : 01 34 66 67 44 ; Fax. : 01 34 66 62 22

  • Maison de l’âne du Bourbonnais, “Beauregard“- 03360 Braize, Tél./Fax.: 04 70 06 08 87.

(source : extrait de l’article d’Alain Landry dans les Cahiers du Bourbonnais n°185)

Pigeon coquillé du Bourbonnais (Cahiers Bourbonnais)

Le pigeon coquillé du Bourbonnais

Benjamine, (1987), des races bourbonnaises, (en cours d’homologation), ce gracieux colombin compte actuellement 4 à 500 sujets.

D’un port altier, son cou est orné d’un collier de plumes régulier, bien droit, descendant sur la poitrine qu’il met en valeur et semble protéger sa tête bien détachée.

Selon son standard, ce pigeon est fier, vif et botté, il porte collier ; son poids est de 350 à 400 grammes environ, selon le sexe.

Différentes variétés existent : noir, bleu, fleur de pécher, rouge, jaune, argenté. Sa chair, fine et délicate, est appréciée des gourmets.

Contact : Centre d’élevage : Jean-Claude Gayet – 03120 Le Breuil – Tél. : 04 70 99 26 75

(2 éleveurs sont en Bourbonnais, 1 en Alsace, 1 en Allemagne)

(source : extrait de l’article d’Alain Landry dans les Cahiers du Bourbonnais n°185)

Dindon noir du Bourbonnais (wikipedia.org)

Le dindon du Bourbonnais

Son plumage et son torse sont uniformément d’un noir jais à reflets métalliques, sans trace de reflets bronzés. Sa tête est longue, dépourvue de plumes et recouverte de granulations ou caroncules allant grossissant jusqu’à la base du cou.

Cette race rustique, de nature vagabonde, aime les grands espaces.

Le mâle, ou coq d’Inde, atteint 12 kg (prononcer « cô d’Inde » et parfois plus simplement « l’dinde » ou encore « un dinde », en parler bourbonnais) atteint les 12 kg. Et la poule pèse entre 7 et 9 kg.

La poule d’Inde est moins osseuse que le coq ; moins volumineuse aussi elle est plus facile à enfourner.

C’est une dinde très pondeuse et excellente couveuse.

Quant à orgueil, ce coq au paon approche

Et fait sa queue en roue comme luy,

Les barbillons et creste d’icelluy

Sont de couleur à l’azurée proche.

Pierre Belon, 1557

Chaque année, à la mi-décembre, une foire aux dindes ( de toutes races et variétés) se tient à Jaligny. Oies et canards sont également présents. On parle parfois de la « dinde de Jaligny », mais c’est un terme commun à une foule de sujets de provenance variée et de races tout autant indéfinies.

Rôtie et truffée, farcie à la chair à saucisse et aux marrons, auxquels on peut ajouter le foie haché d’une volaille. On l’aura préalablement désénervée et on la présentera à table en « bonnet d’évêque », ce « proche du paon » est un mets royal.

Contact : “Union avicole bourbonnaise – Bourbonnais club” – Président : Christian Roy, rue du Chatet 03500 Saint-Pourçain-sur-Sioule – Tél. : 04 70 45 48 14

(source : extrait de l’article d’Alain Landry dans les Cahiers du Bourbonnais n°185)

Oie blanche du Bourbonnais (fermedebeaumont.com)

L’oie blanche du Bourbonnais

C’est une oie active, massive, trapue, mais sans lourdeur.

Son plumage immaculé est très serré et possède un duvet très fin ; son port est trapu, son dos est large et plat à hauteur des épaules, long et incliné vers l’arrière. Son bec est de couleur rouge orangé, tirant parfois sur le rose vif, le moins jaune possible. Ses yeux sont de couleur bleu clair.

Le mâle pèse jusqu’à 10 kg et la femelle de 5 à 8 kg.

Voilà une race très rustique et prolifique, pondant et couvant bien. Cette grande mangeuse d’herbe est d’un élevage économique et peu délicat.

C’est, à notre avis, rôtie et dorée que le fumet du plat engage à savourer sa chair goutteuse.

Contact : “Union avicole bourbonnaise – Bourbonnais club” – président : Christian Roy, rue du Chatet, 03500 Saint-Pourçain-sur-Sioule – Tél. : 04 70 45 48 14

(source : extrait de l’article d’Alain Landry dans les Cahiers du Bourbonnais n°185)

Lapin gris du Bourbonnais (lapin-gris-bourbonnais.com)

Le lapin gris du Bourbonnais

Ce lapin, au pelage gris foncé, se rapprochant du gris fer a des oreilles assez courtes, portées légèrement en V, aurait été menacé de disparition totale si un groupe de passionnés ne l’avaient relancé. Le poil est court, serré, fin et brillant.

La femelle est douce, prolifique et rustique. Son poids peut atteindre les 5 kg (sans les dépasser) et sa chair est ferme et très fine.

Le lapin possède sur les volailles la grande supériorité de ne pas devoir subir une attente de 24 heures, une fois dépouillé, pour passer à la casserole sans risque d’être filandreux ; on le met à cuire 20 minutes après.

Le secret, c’est de ne pas laisser à la viande le temps de refroidir. Rôti, en gibelotte, à la moutarde (de Charroux de préférence), aux macaronis, au vin blanc ou mariné en terrine, en compote ou en rillettes, vous vous régalerez en régalant vos amis.

Contacts : “Union avicole bourbonnaise – Bourbonnais club” – président : Christian Roy, rue du Chatet, 03500 Saint-Pourçain-sur-Sioule Tél. : 04 70 45 48 14.

– Club Doyen et Européen des éleveurs du “Lapin gris du Bourbonnais” – président d’honneur et  fondateur : Jean-Claude Gayet, 03120 Le Breuil Tél. : 04 70 99 26 75. – (61 éleveurs en France, couvrant 14 départements -1 seul dans l’Allier-, 14 en Belgique, 3 en Allemagne, 2 en Hollande, 1 au Danemark -).

(source : extrait de l’article d’Alain Landry dans les Cahiers du Bourbonnais n°185)