Louis II (upload.wikimedia.org)
Louis 1er (upload.wikimedia.org)
Pierre Ier (www.pinterest.fr)
Louis II (upload.wikimedia.org)
La Tour Qui qu'en Grogne à Bourbon l'Archambault (medias.sit.auvergne-tourisme.info)
Chateau de Montgilbert à Ferrières sur Sichon
Devise Espérance (www.forez-info.com)

3ème Maison de Bourbon (1ère partie)
Louis I, Pierre Ier, Louis II

Béatrix de Bourbon et Robert de Clermont marquent le début de la troisième maison de Bourbon, qui, grâce à cette alliance royale, connaîtra un destin exceptionnel. Robert, handicapé par un violent coup reçu sur le crâne lors d’un tournoi, ne joue pas un rôle important, laissant Béatrix administrer avec sagesse le Bourbonnais. Elle disparaît en 1310 à Murat, où elle tenait sa cour.
Louis Ier dit le Boiteux puis le Grand devient sire de Bourbon en 1310. Très proche du roi Philippe IV le Bel, il participe en tant que comte de Clermont (en Beauvaisis -c’est ainsi qu’on désigne dorénavant l’héritier du duché de Bourbon- à la campagne des Flandres et est présent lors d’importantes cérémonies (couronnement du pape Clément V, mariage de la soeur du roi à Londres et sacre d’Edouard II), pendant lesquelles il s’endette en menant grand train, au point que Béatrix doit mettre en gage quatre châtellenies ! Il est ensuite nommé grand chambrier de France, fonction hautement honorifique et assortie de moyens financiers conséquents. Il fonde la Sainte Chapelle de Bourbon en 1315 pour y abriter les précieuses reliques données par St Louis à Robert de Clermont. Il agrandit aussi considérablement le château de Moulins, ainsi que celui de Chantelle. Rêvant d’Orient et de croisades, il achète au duc de Bourgogne le titre de roi de Thessalonique pour une forte somme. Mais la guerre franco-anglaise l’oblige à se concentrer sur l’Aquitaine, où il conquiert l’Agenais et la Guyenne (sauf Bordeaux). Pour le remercier, Charles IV le Bel, le nouveau roi, né à Clermont en Beauvaisis, lui échange ce fief contre le comté de la Marche, Issoudun, St Pierre le Moutier et Montferrand. En 1327 il érige la baronnie de Bourbon en duché. L’année suivante le roi Philippe VI lui reprend Issoudun, St Pierre le Moutier et Montferrand mais lui rend le comté de Clermont, qu’il érige en pairie à cette occasion. Louis Ier devient donc un des personnages les plus importants du royaume (il n’y avait à l’époque que quatre duchés, ceux de Bourbon, de Bretagne, de Guyenne et de Bourgogne, et la pairie constituait l’ultime honneur, partagé seulement par quelques élus). Louis Ier récupère aussi Veauce et Montaigu le Blin, et continue de s’illustrer sur les champs de bataille -de nouveau en Flandres- et à mener des opérations diplomatiques avec l’Angleterre. Il laisse deux fils, Pierre et Jacques. La branche aînée issue de Pierre continuera à régner sur le Bourbonnais jusqu’à la fin, alors que la branche cadette issue de Jacques obtiendra le trône de France bien des années plus tard. Il laisse aussi une fille, Marie, mariée au fils du roi de Chypre, qui une fois veuve se remariera à l’empereur latin de Constantinople Robert de Sicile.

La guerre de Cent Ans
En 1337, Edouard III d’Angleterre se proclame roi de France, déclenchant la guerre de Cent ans (1337-1453). En effet, le roi de France Charles IV le Bel meurt en 1328 sans héritier mâle. C’est la fin des Capétiens directs. Son cousin Philippe de Valois devient roi (Philippe VI). Or la mère d’Edouard III, Isabelle de France, est la fille de Philippe le Bel. Les règles de succession par les femmes au trône de France étant très floues à ce moment-là, il s’ensuit un imbroglio dynastique où chacun revendique le trône avec plus ou moins de bonne foi. Les possessions étendues des rois d’Angleterre dans l’ouest de la France ne font qu’attiser le problème. La guerre fait rage et démarre mal pour les Français, les défaites s’accumulent, le roi Jean II le Bon est fait prisonnier, le Prince Noir, fils d’Edouard III, ravage tout le sud-ouest à tel point que plus d’un tiers de la France passe sous contrôle anglais. Le traité de Brétigny (dit aussi Traité de Calais) met fin -provisoirement- aux hostilités en 1360. Edouard III d’Angleterre, en échange de sa renonciation au trône de France et de la libération de Jean II, obtient tout le centre-ouest de la France, plus Calais et d’autres terres dans le nord. En revanche il renonce au duché de Normandie et à d’autres fiefs. Pour ne rien arranger, la peste noire se répand en France dès 1348 et en Angleterre dès 1360, tuant près de la moitié de la population de ces deux pays.
Pierre Ier succède à son père en 1342. Il est marié à la soeur du roi, Isabelle de Valois. Il doit faire face aux troubles de la guerre de Cent Ans. Des bandes de pillards, les “routiers”, écument le pays, dont l’ouest du Bourbonnais. Pierre Ier meurt à la bataille de Poitiers en 1356 en protégeant le roi Jean II le Bon. Ayant mené grand train, il finit criblé de dettes, à tel point qu’à sa mort son corps est gardé comme monnaie d’échange par ses créanciers et qu’il est excommunié jusqu’à ce que son fils règle ses dettes ! Sa fille Jeanne deviendra reine de France en se mariant au futur Charles V, et sa fille Blanche reine de Castille par son mariage avec Pierre le Cruel.
Son fils Louis II dit le Bon lui succède en 1356. Il se choisit comme emblème un cerf ailé. En 1360 il fait partie des otages envoyés en Angleterre pour garantir l’exécution du traité de Brétigny. Louis II restera sept ans otage à Londres (où il mènera un tain de vie dispendieux). Sa mère administre tant bien que mal le duché en son absence en cette période troublée. Elle doit faire face aux routiers, au Pince Noir, à la peste, et payer les dépenses de son fils à Londres. Le routier anglais Robert Knowles occupe Cusset mais échoue devant St Pourçain. Le Pince Noir attaque Bourbon l’Archambault en
1356 et 1359. Jaligny résiste à un long siège en 1363.A son retour en 1366, Louis II trouve une douzaine de places fortes occupées par les Anglais, des châteaux en ruines, et des caisses vides…
En 1369, la guerre avec les Anglais reprend officiellement ; les routiers réussirent même à capturer
Isabelle de Valois en assiégeant Belleperche, et si Louis II peut reprendre la forteresse, la duchesse douairière restera leur prisonnière pendant trois ans. Louis II, rallie ses vassaux -qui ne s’étaient pas tous bien conduits pendant son absence-, en décrétant une amnistie générale après avoir jeté au feu le livre où avaient été consignés tous leurs méfaits, et en fondant l’ordre de chevalerie l’Ecu d’Or et sa ceinture Espérance, avec la devise Allen (pour tous). Il écrase les routiers entre 1367 et 1369. En 1371 il se marie à Anne Dauphine d’Auvergne, récupérant au passage le Forez et Thiers. Saint Amand Montrond est intégrée au duché, de même que Abrest, Châtel Montagne, St Germain des Fossés. Il fait entrer Vichy dans le giron bourbonnais par étapes, de 1372 à 1384. En 1400 il récupère le Beaujolais et la principauté de Dombes -cette dernière se trouvant alors en terre d’Empire-, convoités par le duc de Bourgogne, et acquiert la Combraille. Pendant ce temps la chrétienté est secouée par le Grand Schisme d’Occident de 1378 et la lutte des papes d’Avignon et de Rome se superpose à la guerre de Cent Ans.
Louis II fut un grand administrateur, en plus d’être un bon militaire. A Vichy, il érige des murailles et construit le couvent des Célestins au-dessus de la source du même nom. Il fortifie aussi de nombreuses villes (Montluçon, où l’on peut toujours voir le château ducal, Varennes, Vichy), améliore et répare les défenses de places fortes (par exemple Bourbon, notamment en construisant la fameuse tour Qui qu’en Grogne). Il installe sa Cour à Moulins, où il crée une chambre des comptes en 1374 ; suite à l’arrivée massive de “fonctionnaires” et à grands travaux, la ville se transforme en véritable capitale. Il réorganise le duché et sa justice. Il participe aussi au “gouvernement des oncles” du roi Charles VI pendant sa minorité, avec les ducs d’Anjou, de Berry et de Bourgogne.

L’affaire du mariage et du testament
Il marie son fils Jean (futur Jean Ier de Bourbon) à Marie de Berry, fille du duc de Berry, petite fille du roi Jean le Bon. Ici se joue l’avenir du duché : dans le contrat de mariage, il est dit que l’Auvergne et Montpensier (propriétés du duc de Berry) reviendront à Marie et Jean ou à leurs descendants. Louis II est satisfait, car les ducs de Bourbon recherchaient depuis longtemps un moyen de s’approprier l’Auvergne. Néanmoins, ces terres devraient revenir à la couronne en cas d’absence d’hériter mâle. Pour des raisons mal définies, peut-être en contrepartie de cet avantage, Louis II stipule dans son testament que ses possessions reviendront à Jean et Marie ou à leur descendance -ce qui est logique-, mais deviennent des apanages, c’est à dire qu’en l’absence d’héritier mâle à un moment ou à un autre de la lignée, le duché de Bourbon et le comté de Clermont (Clermont en Beauvaisis, faut-il le rappeler ?) reviendront à la couronne, alors que jusque-là ils pouvaient se transmettre par les femmes. Louis II fut donc à la fois le créateur de l’Etat Bourbonnais et l’artisan involontaire de son anéantissement un siècle plus tard par François Ier et sa mère. Louis II meurt en 1410 à Montluçon, alors que commence la guerre entre Armagnacs et Bourguignons.
Les Armagnacs contre les Bourguignons
En plus de la guerre contre les Anglais, les Français sont divisés entre partisans des Armagnacs menés par le duc d’Orléans, -frère du roi Charles VI, devenu fou-, et des Bourguignons menés -comme il se doit- par le duc de Bourgogne qui fut régent. En 1407 Jean sans Peur, duc de Bourgogne, voyant son influence et ses revenus diminuer, fait assassiner le duc Louis d’Orléans, déclenchant la guerre civile. Battus à Soissons en 1414, les Bourguignons semblent avoir perdu la partie. Mais les Anglais profitent de la guerre civile pour attaquer et les Français sont écrasés à Azincourt en 1415. Jean sans Peur est à son tour assassiné en 1419. Le traité d’Arras met fin aux hostilités entre partisans du dauphin et
Bourguignons en 1435. Le dauphin est reconnu roi et la Bourgogne obtient une quasi-indépendance.

(source « micbourbonnais.free.fr »)