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Artefacts Châtelperroniens (Musée d'Archéologie Nationale de St Germain en Laye) 1 : rasoir double ; 2 : pointe ; 3 et 5 : burins ; 4 : grattoir ; 6 à 11 : pointes dites "de châtelperron"
Récapitulatif des inscriptions de Glozel, réalisé par le Dr Morlet
Châtelperronien Pointes de Châtelperron
Grotte des Fées (Châtelperron) (Wikipédia)

Période préhistorique

D’importants gisements de fossiles ont été mis à jour dans le département de l’Allier : plantes, animaux ou restes humains :

I) Ere Primaire
Dans les environs de Commentry et Buxières les Mines, des sites datant de 290 millions d’années ont permis de mettre à jour quantité d’animaux et de plantes préhistoriques, bien plus anciens que les dinosaures (requins préhistoriques, libellules géantes, amphibiens géants…). Cette région était à ce moment-là recouverte de grandes étendues d’eau.

II) Ere Tertiaire
Les régions de St Gérand le Puy et de Gannat ont livré beaucoup de fossiles datant notamment du Miocène (23 millions d’années). A cette époque la plaine de la Limagne était une zone tropicale recouverte d’un grand lac. La plus belle découverte fut un squelette de rhinocéros très complet, mais on a aussi retrouvé des restes de palmiers, de crocodiles, d’ibis ou de perroquets par exemple. Ces restes et d’autres sont conservés au musée paléontologique de Gannat.

III) Ere quaternaire
Bien que le Bourbonnais ne semble pas avoir été le siège d’un important foyer de peuplement préhistorique, de nombreux restes paléolithiques et néolithiques ont toutefois été mis à jour un peu partout dans le département de l’Allier, mais les trouvailles sont le plus souvent éparses. Nous mentionnerons cependant deux sites d’importance.
a) Châtelperron
A Châtelperron, près de Jaligny, on a découvert en 1848 lors de la construction d’une voie ferrée, dans une grotte, dite “Grotte des Fées” un site datant de la période de transition entre le paléolithique moyen et le paléolithique supérieur, soit aux environs de 35 000 ans avant J-C. De nombreux ossements, outils et objets divers (par exemple une défense de mammouth) ont été mis à jour, suite aux fouilles réalisées dans les années 1950. Le site correspond à la fin de la dernière glaciation, et aux dernières réalisations des Néandertaliens avant leur remplacement par les hommes de Cro-Magnon. Une partie des découvertes est encore visible sur place, dans un petit musée. Le reste est exposé dans plusieurs musées (British Museum, musée de Philadelphie (USA), musée des antiquités nationales à St Germain en Laye, musée Anne de Beaujeu à Moulins). Ce site d’une grande valeur a été unanimement reconnu au plan international, si bien que les experts parlent de “Castelperronien” ou “d’homme de Châtelperron” pour désigner cette période (située donc entre les périodes du Moustérien et de l’Aurignacien). Les principales caractéristiques de cette période sont le débitage des lames de pierre et leur spécialisation (en grattoirs, burins etc..), principalement la “pointe de Châtelperron”, ainsi que les premiers éléments de parure (pendentifs en os, ivoire…) et le développement d’outils en os.
b) Glozel
Voici sans doute l’un des sites archéologiques français qui fut à l’origine d’une des plus grandes controverses scientifiques du XXème siècle. En 1924, à Glozel, petit village de la Montagne Bourbonnaise, un jeune paysan, Emile Fradin, découvre un grand nombre d’objets enfouis en labourant son champ. Le docteur Morlet, un médecin exerçant à Vichy, commence les fouilles et attire l’attention du monde scientifique. Car les découvertes s’avèrent exceptionnelles : il y a de très nombreux vases et des poteries, dont des idoles bisexuées totalement inconnues jusque-là, un grand nombre d’objets décorés en os ou en pierre, mais surtout, des tablettes d’argile recouvertes d’inscriptions qui forment indubitablement une écriture. Or les théories en cours veulent que l’écriture soit apparue en Mésopotamie, bien après la date estimée du site de Glozel. Le fait que l’écriture pourrait être apparue en Europe occidentale bouleverse toutes les certitudes, et beaucoup sont très attachés à “leur” certitude. C’est pourquoi un grand nombre de sommités scientifiques entreprend de discréditer le site, de manière totalement injuste et partiale. La France scientifique se divise entre ceux qu’on appellera les “glozéliens” et les “anti- glozéliens”. La plupart des détracteurs de Glozel n’ont d’ailleurs jamais mis les pieds sur le site. Pis, ceux qui l’ont fait, se sont parfois comportés de façon incroyable, introduisant à la hâte des faux grossiers pour ensuite faire accuser Fradin. Celui-ci sera d’ailleurs traîné devant les tribunaux, ainsi que Morlet. Mais leur innocence et leur bonne foi finissent par être reconnues, aucune preuve n’ayant pu être apportée contre eux. De plus ils avaient reçu le soutien sans réserve de plusieurs grands spécialistes (qui eux, avaient assisté aux fouilles et examiné les objets sérieusement). Les médias, attisés par le fait que de nombreuses personnalités en cure à Vichy venaient visiter le site, n’ont certes pas contribué à calmer les tensions, mais ont tout de même offert une gigantesque tribune à ce petit coin de Bourbonnais. Depuis, les esprits se sont apaisés. Une nouvelle campagne de fouilles est lancée en 1983 par le ministère de la Culture, un rapport est rédigé mais curieusement jamais publié. De nos jours les analyses des objets continuent dans plusieurs pays, avec des moyens modernes (thermoluminescence, carbone 14…). Ces méthodes attestent le fait que la plupart des objets sont authentiques, mais il semblerait que plusieurs époques cohabitent, principalement le Moyen Age et l’Antiquité (âge du fer). Certains os ont même été datés de 17000 ans. La diversité des époques présentes sur un même site constitue, avec les inscriptions, le principal mystère de Glozel En attendant, l’essentiel des trouvailles reste bien tranquillement dans le mini-musée attenant à la maison des Fradin, jusqu’à ce que le mystère s’éclaircisse. Emile Fradin, décédé en 2010, à l’âge de 103 ans ne connaîtra pas l’épilogue de cette histoire. Plus de 3000 objets ont été découverts à Glozel et sont exposés : objets en céramique (tablettes – le plus souvent recouvertes d’inscriptions -, idoles sexuées, urnes à visages, vases, empreintes de mains…), en os (aiguilles, harpons, os gravés d’inscriptions, de dessins d’animaux…), et en pierre (haches, galets gravés…).

(source : “micbourbonnais.free.fr”)

Les sites

Chatelperron – Le musée Préhistorama

Chatelperron – La grotte des fées