Epoque :  XVI° – XIX°- Protection :
Propriétaire : Ville de Bagnolet (93)
Visite : non (colonie de vacances)
Adresse :
Téléphone :
Courriel :
Site internet :

Le Parc (aaccess-batiment.fr)
Yzeure - Le Parc (docplayer.fr)
Le Parc - détail d'une tour (www.allier-hotels-restaurants.com)
Yzeure - Le Parc (L'allée cavalière entourée d'arbres menant du bourg d'Yzeure au château du Parc)
Yzeure - Le Parc (Beaumanoir sur un plan datant du XVIIe siècle)
Yzeure - Le Parc (cadastre 1828 - emplacement des "lices")

Situation

Yzeure est situé à 1.8 km à l’est de Moulins

Le château du Parc est situé à 2.1 km à  l’est du centre ville d’Yzeure

Histoire

Le lieu-dit « Le Parc », à Yzeure, est situé en limite des bois qui séparent la commune d’Yzeure de la commune de Lusigny. Un château de style néogothique, appartenant à la commune de Bagnolet (93) abrite une colonie de vacances.
Il existe aux A.N. un registre coté P 1355-2, facilement accessible puisqu’il a été transcrit par R. Monicat et B. de Fournoux, que je conseille de lire avec plus d’attention que cela n’a été fait jusque là. C’est le registre du compte d’Hugues Pinelle pour l’année allant du 1er octobre 1496 au 30 septembre 1497, et qui détaille les travaux qu’il a payés pour les châteaux et jardins de Beaumanoir et de Moulins.
C’est en 1493 que le duc Pierre II et la duchesse Anne conclurent l’achat d’une propriété à Yzeure, le « domaine de Beaumanoir », avec les héritiers d’André Brinon, ancien conseiller et secrétaire général des finances du duc Jean II.
La propriété, constituée d’un ensemble de maisons et d’une grange, entourés de buissons, de garennes, de bois, d’étangs, des pêcheries, des terres labourées et non labourées était située à cheval entre les paroisses de saint Pierre d’Yzeure et de Saint Bonnet.
Pourquoi l’achat d’une telle propriété ? La lecture des registres de comptes des receveurs de Moulins nous informe de la recrudescence des « mortalités » dans la ville à cette époque. Beaumanoir, situé une lieue et demie de la capitale ducale, au-delà du bourg paroissial d’Yzeure, au milieu de champs, de prés et des bruyères et en limite d’un bois, dénommé « bois du Breuil » sur la carte de Cassini, était loin des miasmes de la ville.
Mais Pierre de Bourbon, et Anne de France souhaitaient peut-être simplement aménager une résidence champêtre, une « demeure de plaisance ». Des membres de leur cour étaient propriétaires de belles propriétés entourées de beaucoup d’espace. Avermes, Neuvy, Trevol et Yzeure, en comptent chacune plusieurs : Plaisance, la bien nommée à Yzeure, propriété de la famille de La Mousse, Marcellanges, propriété de son secrétaire Jean Chanteau, par ailleurs, le premier maire de Moulins, La Brosse Cadier et Seganges, propriété de Jean Petitdé, sur la paroisse d’Avermes, le Riau, à Villeneuve, propriété des Popillon.
La présence d’Anne de Bretagne, épouse du roi Charles VIII, qui menait une campagne militaire en Italie, qui dura près de deux ans, est attestée à Seganges, dans la paroisse d’Avermes par une lettre datée du 6 septembre 1495. Il est possible qu’elle ait résidé à Beaumanoir.
Le domaine nécessitait des aménagements : sous la maîtrise d’œuvre de maître Marsault Roddier, maçon, assisté de Pierre, son fils, qui travaillaient aussi à la même époque pour sur l’agrandissement du château « urbain » de Moulins, l’ancien corps de logis fut restauré, et on lui adjoignit un « bâtiment neuf ». Les deux étaient réunis par une galerie, « attenante à la chapelle vieille ». On édifia une « chapelle neuve ».
La duchesse se fit installer un cabinet de travail. Le cabinet de travail, issu du « studiolo » italien est un cabinet de curiosités, qui pouvait être didactique, scientifique, symbolique, allégorique ou encyclopédique.
On racheta des terres vers le lieu-dit les Bouchereux, et le long du chemin des « tuileries » d’Yzeure, pour créer un parc. La duchesse Anne en créa deux autres, l’un au château de Chevagnes, et l’autre au château de La Chaucière, sur la commune de Vieure.
Les parcs et jardins constituaient un élément obligé des résidences princières. Le manoir rural « entouré de fossés, hayes ou murs, accomodé de plusieurs pièces, comme jardin potager, fruictier, bois et garenne», que nos documents nous révèlent, est très caractéristique d’une évolution de l’art de vivre de la noblesse au cours de la période de transition entre la fin du Moyen Age et la Renaissance.
Le manoir d’Yzeure s’ouvrait sur un jardin. Le plan cadastral de 1828 suggère qu’il était situé à l’arrière, du côté sud. Les jardins des demeures seigneuriales s’ordonnaient en divers espaces clos.
« Pour clorre de fossez le jardin des fructiers » de Beaumanoir, [……] « troys cens hentes et sauvajotz […] ont esté plantez ».
Les jardins de Beaumanoir s’inscrivent dans la tradition du hortus conclusus du Moyen Âge, jardin clos, qui distinguait le « potager » du « verger » (« jardin fruitier » à Beaumanoir) et du jardin « bouquetier ».
La fontaine était l’élément obligé de tout jardin médiéval. Elle nécessitait des installations complexes impliquant le stockage de l’eau maintenue sous pression. Beaumanoir fut donc doté d’une fontaine en pierre de Volvic. Mais en 1496, la duchesse décida de la faire transférer au château de Moulins.
Ainsi pouvaient s’exercer les distractions aristocratiques comme la promenade, la chasse, mais aussi les jeux de « colin-maillard » dans les labyrinthe (appelé « Dédalus »), le canotage sur les rivières ou les étangs. Dans les jardins étaient ménagés des espaces destinés à l’exercice des jeux d’adresse comme la paume, les quilles ou le tir à l’arc.
Les tournois, avatar de jeux de guerre, étaient très prisés, or, le cadastre d’Yzeure, daté de 1828 révèle l’existence d’un lieu-dit les Lices actuellement « les Lys ».
On s’entourait d’animaux d’agrément : daims, « cougnils » ou lapins, beaucoup d‘oiseaux. Les ambassadeurs vénitiens séjournant à Beaumanoir en 1528, y signalent des “francolins” et nombre de perroquets de différentes espèces.
Les jardins et les parcs comportaient aussi des éléments utilitaires, permettant la vie en autarcie. Le manoir étant édifié à proximité d’un ruisseau, il permettait d’irriguer les jardins et vergers, d’implanter des viviers, d’installer des moulins pour faire fonctionner des « battoirs ». La mention d’un « étang de Beaumanoir » témoigne de l’aménagement des ruisseaux situés dans l’emprise du parc. Il est vraisemblable qu’on y ait élevé du poisson.
Marillac, le secrétaire du connétable, nous rapporte que c’est dans cette demeure au goût «italien», qu’eurent lieu, en mai 1505, les noces de Suzanne et de Charles de Bourbon-Montpensier.
Le roi François Ier, qui vint trois fois à Moulins, séjourna une dizaine de jours à Beaumanoir entre février et mars 1538, puis onze jours trois ans plus tard.
La reine Catherine de Médicis y fit donner un « grand festin » ou « une grande fête » le samedi 2 mars 1566, accueillant ainsi « royalement » tous les présidents de parlements et les notables de la province, pour clôturer le séjour moulinois du Grand Tour qu’elle avait organisé pour faire connaître son fils, le jeune roi Charles IX. A la suite de quoi, « la cour retourna coucher à Moulins ».
Par la suite, le « Parc » est mentionné par des ambassadeurs italiens, de passage à Moulins. A l’occasion des « Grands jours », il semble que des juristes du Parlement de Paris y ont été hébergés.
Notons aussi, la visite à Beaumanoir, du photographe Nadar à l’invitation de son ami Théodore de Banville. Mais la demeure Renaissance ayant fait l’objet d’une aliénation du domaine royal, vendue par Anne d’Autriche à une compagnie de marchands orléanais, n’existait plus. Et ce qu’il eut l’occasion d’admirer fut ce très beau château de style néogothique.

(source : Dominique Laurent – “facebook.com “)

Les environs

Yzeure – L’église Saint Pierre à 2.1 km à l’ouest

Moulins – le Musée Anne de Beaujeu à 4.1 km à l’ouest

Moulins – Le CNCS (musée du costume) à 6.1 km à l’ouest